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Une journée en afrique

Le frétillement des poissons du fleuve aurait pu réveiller la troupe entière, ce matin… Sur l’eau argentée par la lune en bout de course, les animaux de la savane semblaient vouloir redonner du courage aux concurrents de cette histoire. Les pélicans tentaient un audacieux décollage face au ponton où tous les poissons du monde semblaient s’être donné rendez vous. Au premier regard on pouvait penser que c’était le courant du Saloum qui créait ces remous enroulés autour des pilotis, mais non. C’était bien le réveil des écailles brillantes et le jeu en tourbillon de leur pilote qui faisait de la surface du fleuve ce tumulte organisé. Comme les lutteurs procédaient, sur la petite plage, à leurs exercices de réveil musculaires, les pirogues se mettaient en route vers leur labeur quotidien. Par vent contraire le silence de leur embarcation glissait en crabe dans le courant et le feu embarqué du thé promis en faisait un équipage presque improbable. Le jour complètement levé, les premières charrettes se mirent en branle vers M’Bam alors que le groupe du concours de pêche du jour pouvait encore paresser aux récits de la course de la veille.

Hier, le chemin vers Gagué Bocar fut long de 9 Kilomètres et quelques hectomètres mais tellement inoubliable par la variété des paysages et l’ambiance toute en quiétude d’une soirée qui s’installe. Après avoir délaissé les faubourgs de Foundiougne les coureurs ont pris à droite, juste après le chantier naval où le bac est en réparation. Ils ont ensuite longé la mangrove très touffue encore à cette période de l’année. Moussa, un jeune espoir de l’athlétisme local fendait l’air chaud, et pouvait durant quelques minutes jouer le rôle de balise mobile. La gazelle effectuait en effet la distance en Moins de 34 minutes, où quand le respect se dispute avec l’envie ! Le serpentin des dossards fluo a ensuite mis le cap vers le ravito où Evelyne les attendait. A gauche une bassine d’eau pour se rafraîchir la nuque, à droite une fontaine d’eau potable pour faire le plein des Camelbacks et autres petites fioles de ceintures. Cette direction serait la dernière jusqu’à l’arrivée, distance d’encore 5 Kilomètres le long du bras de mer. Comme le jour d’avant, c’est Renaud Decker qui rythmait l’allure avec son compère Bruno Ruel tenant un peloton d’une dizaine d’unités à distance raisonnée. Leurs foulées enviables étaient alors saluées par la couleur de la savane qui mutait dans des tons de plus en plus chauds, eux aussi. Sur la droite du groupe, un soleil jouait à saute ballon avec les branches acérées des acacias. Par moment on craignait que la grosse boule de feu ne se dégonfle pour s’être distraitement posée sur une branche plus pointue que les autres… La brise du fleuve dans leur dos, les courageux bâtisseurs souffraient, selon leurs témoignages, davantage de cette moiteur du soir. Dans les flammes des partenaires de la batirun qui dessinent la ligne d’arrivée, le maillot jaune offrait une victoire d’estime à son compagnon de route et dauphin. … Pendant ce temps là, … Sébastien le pilote du 4x4 du directeur de course arrivait après avoir consciencieusement évité un ensablement inopportun !...

Merci aux enfants de Fegersheim-Onhheim.

 

Les élèves de CM1 de l’école de Fegersheim-Ohnheim ont envoyé une missionnaire à la Batirun.

Sophie Lacogne devra leur ramener des dessins des enfants de MBam 2. La coureuse alsacienne a installé sur le mur de cette classe une fresque avec les autoportraits des écoliers français et a donné aux enfants d’ici des enveloppes timbrées afin que tout ce petit monde corresponde.

Anna, la fille de Sophie va enfin savoir comment les enfants du village vivent leur scolarité et Myriam, la jeune institutrice Sérère, va elle aussi pouvoir échanger avec madame Boudier Biehl sur leur expérience des deux côtés de l’équateur.

La crème brûlée de Félir.

 

Les jambes sont de plus en plus lourdes mais la découverte de la prochaine course toujours aussi motivante.

Hier, c’est l’île de Félir qui accueillait le peloton pour une 3 ème étape de 9,5 kilomètres. Sur la pirogue de retour, au soleil couchant, les récits étaient tous plus généreux les uns que les autres. Chacun avait vécu sa course dans la douleur d’une chaleur moite avec les doigts engourdis d’un flux sanguin saturé mais repu de sensations.

Au départ du petit chantier naval où les pirogues sont fabriquées, une petite foulée tranquille, comme pour saluer les villageois soustraits d’une sieste obligatoire, vu la température.

Puis, Moussa a mis en route, allongeant rapidement son allure pour disparaître à l’horizon. Derrière Sébastien, commando fusiller de l’armée de l’air qui nous accompagne sur le terrain de nos exploits cette semaine. La longue file de coureurs abordait alors une vaste étendue désertique offerte aux palétuviers encore bébés. Le sol d’une immaculée blancheur aveuglait les visages inclinés. Puis les chaussures s’enfonçaient, avec des appuis de plus incertains dans une sorte de mélange de sable en surface et de glaise en dessous. Ici on appelle ça de la crème brûlée. Ce dessert n’a pas dessiné de larges sourires sur les rictus des coureurs abrités sous leur casquette. Certains auraient même volontiers dit deux mots à ce « cuisto » qui avait oublié de faire durcir la surface de son dessert !

Au ravitaillement on faisait les comptes : les randonneurs se retournaient pour saluer les premiers. Ils feraient désormais la trace. Au détour d’un virage, le long du fleuve cette fois, Foundiougne détachait son auréole blanche sur la rive opposée. Les coureurs continuaient d’avancer et l’un d’eux annonçait un : 39 degré à l’ombre ! Le dossard 34 a alors eu ce bon mot : « on a eu chaud ! il n’y a pas d’ombre ici ! »

Et puis les enfants sont arrivés, par dizaine, courant vers les concurrents et partager avec eux une dernière longue ligne droite, ou presque jusqu’à la ligne.

Demain, c’est une étape inédite qui est proposée aux batirunners : M’ bellane Thiaré… Après repérage, le directeur de la course Jean Michel Ferron a annulé l’étape prévue de nuit.

Classement Général après 3 étapes.