Le compte à rebours est déclenché...
La pression monte sur le chantier…
Quatre jours c’est juste, très juste ! Ce matin les équipes ont attaqué la peinture et sa préparation. Le tableau en ciment est sec et va, lui aussi, faire l’objet d’un traitement spécial. A l’extérieur une manivelle agite un fouet dans une boîte qui projette un crépi avantageux. Les échafaudages tournent autour du bâtiment qui prend fière allure mais l’ambiance, ce matin était plus tôt à la concentration et à la détermination. Terminer l’engagement de cette troisième Batirun, obsède toujours les participants. Un peu plus haut, sur la route qui troque son rouge latérite en gris goudron, le village de M’Bam s’anime tout doucement. Dans les champs, on défriche pour nourrir les bêtes, les collégiens déambulent sur toute la largeur de la route avec leurs baladeurs posés sur une oreille. Les lourds engins de « « eiffage Sénégal » s’accordent une prolongation de sommeil alors que le ciel s’habille de quelques nuages blancs. Dans les fermes, les enfants de la paroisse St Nicolas de Flus se préparent à leur catéchèse de noël. A quelques rues ensablées de là, le drapeau du Sénégal flotte toujours dans la cour et rafraîchit les intentions des ouvriers du chantier. Les claquements de la toile tricolore en haut de son mat confirment la brise bienvenue. Il y a un problème avec l’encadrement de la plaque commémorative de cette édition. Elle sera posée demain en fin de matinée lors de l’inauguration officielle, mais pour l’heure, les dimensions ne sont pas bonnes. Ibou Sene, le chef de chantier utilise alors son troisième téléphone portable, celui avec la sonnerie de l’appel à la prière du Muezzin, pour « diligenter » le ferronnier du village pour un nouveau façonnage. Derrière un masque digne d’un accessoire du château d’If il protège ses yeux fatigués. En effet, il vient à peine de terminer les 20 tables et bancs qui équiperont la classe. Ils ont été financés, eux aussi, par les inscriptions des concurrents. Ce soir une estafette ira décorer ces bancs de quelques fournitures scolaires qui ont rempli nos valises. Le grand théâtre d’émotions sera ainsi fin prêt pour un nouveau moment unique qu’il ne sera pas simple de raconter au retour…
