Mines de sel et manguiers.
Juan Carlos est sénégalais, c'est le nom qu'il donne lorsqu'il rencontre des blancs en affirmant que ce pseudonyme d'emprunt est d'origine italienne.
Amin en fait est ouvrier dans les mines de sel de Faoye. Il était ce matin, comme tous les matins, de bonne heure autour de son carré. Avec Pierre, son pote, ils manient la pelle jusqu'à ce que le soleil domine leur volonté. Ces deux hommes jeunes sont remarquables au milieu de la population majoritairement féminine dans ces endroits. Leur cheval attelé à la charrette attend qu'ils chargent le plus de sacs de sel possible sur le plateau de bois rongé par la matière.
Pour cette dure besogne ils sont payés 1 500 FCFA du sac livré à Joal. La patrie ombreuse de Léopold Sédar Senghor. Pour survivre, il leur en faut remplir des sac à 2 € 50 !... Inutile de vous dire que notre conversation matinale s'est poursuivie pelle en main et en mouvement. Pas davantage de pose pour voir passer le peloton des gazelles appelées à l'école du village voisin. Les gazelles qui se seront, une nouvelle fois émerveillées de ces paysages lunaires et aux filtres de couleurs contrastés par la lumière montante.
Faoye, où demeure un personnage sans doute considéré comme le seigneur du lieu. Ce quarantenaire Libanais est consultant image pour des hommes politiques et des décideurs influents du continent Africain. Il a choisi de faire bâtir ici, au bord du fleuve, une somptueuse propriété. Dans son très vaste parc qui l'entoure, le mécène local mène une action environnementale et a décidé de boiser la contrée.
L'an dernier, il a proposé à la sénégazelle à qui il offre l'hospitalité d'une halte pour un déjeuner rafraîchissant, de planter un arbre par gazelle. Jean Michel Ferron, a pu à l'occasion de ce premier anniversaire vérifier que les mangiers mis en terre l'an passé étaient bien gaillards.
Les coureuses ont ensuite regagné le campement de Simal en pirogue apportant avec elles une brise qui a ridé le fleuve comme en début de séjour.
