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Mbam.

Une flèche rose dans les bolongs du Gandoul .

Marion Jousserand, n'a pas fait de quartier, elle est partie tout droit dans cette première étape qui reliait Foundiougne à m'bam. La tourangelle a survolé les 8 kilomètres et 200 de cette étape tracée par de nouveaux baliseurs : Benoît et Roland.

Le long des petites baraques du marché au poisson, les 7 randonneuses ont pris le temps de flâner, encore... et encore...

Le ciel laiteux et très prometteur d'une température agréable a vite changé d'avis au départ des coureuses qui ont avalé la latérite du long du fleuve.

Elles se sont ensuite enfoncées dans la mangrove vers le grand baobab de la route de Kaolak. Marion est passée, vite, accompagnée d'un sapeur pompier en quête d'entraînement. Au pied du grand arbre, le directeur de course et son chauffeur militaire, Marco Toulouse ont pu, à loisir, lever les yeux pour observer les griffures infligées par les branches acérées de cet amer improbable.

La gazelle a ensuite basculé de l'autre côté de la route, aujourd'hui bitumée, pour se cacher derrière les haies de palétuviers et la savane plus généreuse. Le sable de plus en plus mou à l'approche du ravitaillement de Christine et Pablo a invité les concurrentes à remplir leurs accessoires nomades et puiser alors dans leur courage pour saisir un second souffle salvateur.

Devant le petit mur de l'école, les flammes obliques aux couleurs de la course et celles des partenaires semblaient vouloir disputer la vedette aux petites tiges de bois tricolores vert jaune rouge tenues par les écoliers. Un peu plus bas, dans une petite ferme, deux hommes comptaient les quelques minutes d'ombre qui leur restaient pour terminer leur labeur du jour : une toiture en paille qui abritera bientôt la dernière petite case.

 

Marion est arrivée, depuis longtemps... qu'une de ses rivales égarée franchissait enfin la ligne.

Une course, puis une grande fête avant la distribution des fournitures.

Les cadeaux préparés depuis si longtemps par ces gazelles de Foundiougne

qui se sentent déjà chez elles...

 

Le mot wolof du jour : gazelle=kéwél gi

 

Thiaroye.

L'histoire passe et ne s'arrête pas.

Le convoi militaire qui escortait et transportait les gazelles de cette semaine est passé par Thiaroye. Ce petit village est devenu aujourd'hui la proche banlieue de Dakar. A une quinzaine de kilomètres au sud de la capitale du Sénégal c'est aujourd'hui un endroit emblématique des inégalités entre blancs et noirs.

Le 1er Décembre 1944 s'est déroulé là un véritable drame qui a provoqué la mort de 35 soldats africains, Sénégalais pour la plupart.

 

Les tirailleurs démobilisés de la guerre d'Europe, après avoir combattus sous les couleurs de la France, ont été lâchement assassinés.

Leur crime : avoir exigé leur solde. 1 280 soldats Africains sont regroupés dans ce camp de transit avec la promesse que ce pécule serait versé sur un livret d'épargne. Mais seule une prime de 1 500 F CFA est règlée. Devant l'insistance des hommes de troupe, un général de l'armée française est même dépêché sur place pour régler la situation. Sa voiture est bousculée, il se plaint même d'avoir été séquestré. Il décide alors de faire une démonstration de force et donne l'ordre de tirer sur les manifestants.

Dans son discours du 12 octobre 2012, François Hollande est le premier chef de l'état à avoir rappelé cette tragédie. Il déclare même qu'il y a « une part d'ombre de notre histoire » et ordonne que « les archives dont la France dispose sur ce drame soit données au Sénégal et qu'elles soient exposées au musée du mémorial.

Les Sénégalais connaissent le nombre exact de morts mais restent discrets avec gène et dignité.

Un film retrace ce massacre : « camp de Thiaroye » prix spécial du jury à la Mostra de Venise, et a été censuré pendant dix ans en France et trois au Sénégal.

 

 

Le mot Wolof du jour : n dëgg = la vérité

Classement de l'étape du jour.