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Le chemin de l'école se termine à Soum...

C'est le souvenir que garderont les gazelles de leur semaine à Foundiougne. Elles en ont terminé avec la course mais pas avec toutes les émotions qu'elles vont garder longtemps, très longtemps. Pour autant, le mot fin n'était pas inscrit sur le sable blanc de la plage où a été donné ce matin le dernier départ.

Les coureuses y ont dessiné une ronde de gratitude et de joie avant que d'aller retrouver les 600 enfants de l'école primaire du village qui surplombe les mines de sel.

Dans les ruelles de sable mou les villageois ont applaudi les coureuses. Parfois incrédules et toujours étonnés d'une telle débauche d'énergie, les 3 000 habitants étaient tous informés du passage de la course chez eux. Accueillir la dernière étape de la Sénégazelle est un honneur et une fierté pour les gens d'ici. Dans cette école l'accueil est toujours remarquable, ce matin les élèves avaient organisé un spectacle traditionnel avec des combats de lutte. Dans la cour, un tourbillon de poussière de sable s'élevait tout comme quelques minutes plus tôt, celui soulevé par les coureuses dont les mains étaient accrochées par des dizaines d'enfants jusqu'à la ligne d'arrivée.

Une ligne d'arrivée libératrice pour tant d'efforts engagés tout au long de ces cinq jours d'épreuve, mais une ligne que beaucoup auraient, à ce moment précis, souhaité éloigner encore comme pour arrêter le temps.

 

Ce sentiment étrange d'un temps qui passe à toute allure, comme dans la vie de chacun mais qui ici semble pouvoir être contrôlé, ralenti donc ! C'est le sentiment qui prévaut aujourd'hui où tout le monde sait que l'histoire est écrite : dense, riche, surprenante, parfois mais toujours avec une évidente sincérité.
Et puis il y aura ces images fugitives ou tenaces qui sont imprimées dans nos mémoires. Des enfants qui jouent sous l'ombre d'un manguier, une retour de pêche avec un équipage exténué mais prêt à repartir, des sandales qui traînent sur la route et ces charrettes aux passagers multicolores...
Un marché qui s'éveille dans la brume d'une rosée improbable, des bonjour léthargiques mais exhaustifs, ces silhouettes sombres et à la fois brillantes dans un contre jour quotidien...
Toubab tangal* toubab, toubab, ces cris d' enfants vont nous manquer, trop pour certaines qui reviendront et tant mieux... Tous ces regards fixes dans les classes lorsque les gazelles présentaient les projets réalisés avec les enfants de ce pays si lointain, ces silences aussi qui pourraient déstabiliser mais qui sont autant de marque de respect guidés par une discipline chez nous disparue.
Les valises de fournitures scolaires sont vides, les dernières écoles non rencontrées ont été dotées hier soir. Des valises vides mais tellement pleine de sourires, de joie, d'envie de connaître l'autre.
La semaine prochaine, d'autres acteurs seront en place pour tourner d'autres pages de ce beau livre d'histoires.
Le mot wolof du jour : Bokk Seddale / Partager...

 

* Toubab : blanc
* Tangal : Bonbons