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Retour de bivouac...

Dans la salle où l' on prépare les dotations du lendemain, on n' entendait, cet après midi, que des récits dithyrambiques sur le bivouac d' Mbellane. Les gazelles ont profité toute la soirée d' hier de cet endroit magnifique. Après un spectacle de lutte traditionnelle, les filles ont rejoint leurs cases de paille posées sur pilotis dans la mangrove et sur le fleuve.

Issa Barro en est le créateur de ce petit paradis sur terre. Guide piroguier à l'origine, ce Sénégalais né à Toubacouta a voué sa vie au tourisme dans cette région du Saloum. Après un CAP de pâtissier et quelques années dans les hôtels et campements du coin, il décida, un jour de monter sa propre affaire. Il jeta alors son dévolu sur Sokone où il installa son premier campement « le Caïman », il en ouvrit ensuite un second, quelques années plus tard, en Gambie pour le négocier à un français. En 2010, le voilà sur le bord du fleuve, juste après cette forêt de baobabs que les gazelles ont traversé aujourd'hui. Il tomba sous le charme de cet endroit si paisible et qui semblait être le lieu idéal pour la création d'un gite hors du commun et du temps.

 

Mbellane était né, Issa qui oeuvrait déjà beaucoup pour les associations touristiques locales, prit en charge une mission gouvernementale. Il travailla alors pour instruire un dossier afin de classer le delta du Siné Saloum au patrimoine mondial de l'UNESCO. Loin de se satisfaire de cette réussite rapide, Issa continua à inventer, ici, pour créer des logements supplémentaires et surtout espère à terme proposer une structure nautique avec kayak, voile, kyte etc...

 

C'est tout près de là que le peloton imposant des randonneuses, 17 ce matin, s' élançait sur un tracé merveilleux. Les baobabs toisaient les coureuses qui traversaient des troupeaux de zébus nullement dérangés par tant d' agitation passagère. Les coureuses les rattrapaient très vite au détour de jardins potager luxuriants avant que d'atteindre le but de cette journée. Deux petites écoles : Keur Dabo et Fellane. Une première que cette distribution de fournitures à ces enfants qui étaient massés tout au long des virages avant l' arrivée.
Défricher de nouveaux terrains fait aussi partie de cette histoire. Même si la Sénégazelle privilégie la fidélité aux écoles d' origine, doter de nouveaux écoliers et leurs instituteurs est aussi une mission.

Fatoumata était là, sur le bord du chemin, ce matin. Elle a quitté l' école il y a deux ans, elle était scolarisée de l' autre côté du fleuve à Soum où nous allons demain. Sa maman est décédée en couche et Fatoumata a pris en main, avec ses frères et sœur, la destinée d'une famille dans le chagrin. Les yeux de cette jeune fille en disait long sur le bonheur ressenti aujourd'hui par tous les gens du village. Elle caresse peut-être l' espoir avec ces dotations, de pouvoir retourner à l' école... Mais pour l' heure, elle a poursuivi son chemin vers la ferme pour aller confirmer à ses voisins que la Sénégazelle reviendrait bien l' an prochain, comme elle l'a toujours fait.

 

 

Le mot wolof du Jour : Dinanu dem foor ba = Nous reviendrons !